calfeutrer

calfeutrer

calfeutrer [ kalføtre ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1540; calefetrer 1382; altér. de calfater, d'apr. feutre
1Boucher hermétiquement les fentes, les joints de (une porte, une fenêtre) pour empêcher l'air de pénétrer. Calfeutrer une fenêtre avec un bourrelet, pour éviter les courants d'air.
2SE CALFEUTRERv. pron. S'enfermer. Se calfeutrer chez soi pour ne voir personne. « Les paysans se calfeutrent dans des alcôves » (A. Gide).

calfeutrer verbe transitif (de calfater, avec l'influence de feutre) Boucher des fentes ou des joints avec des étoupes, du bourrelet, etc. : Calfeutrer une porte avec des bourrelets.

calfeutrer
v.
d1./d v. tr. Boucher les fentes (d'une porte, d'une fenêtre, etc.) pour empêcher l'air et le froid de pénétrer.
d2./d v. Pron. S'enfermer, se mettre au chaud. Il s'est calfeutré chez lui.

⇒CALFEUTRER, verbe.
Procéder à la fermeture hermétique des ouvertures occasionnant une déperdition de chaleur :
1. Ce soir, pour arrêter le vent et la pluie, j'ai dû calfeutrer les châssis avec de vieux jupons...
MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, p. 125.
Emploi pronom. S'enfermer chaudement chez soi :
2. On voyait maintenant des compositeurs, et jusqu'à des virtuoses, qui connaissaient l'œuvre de Bach! — Surtout on avait fait un grand effort pour combattre l'esprit casanier des Français. Ces gens-là se calfeutrent chez eux; ils ont peine à sortir.
R. ROLLAND, Jean-Christophe, La Foire sur la place, 1908, p. 694.
Au fig. Se replier sur soi-même :
3. Élisabeth bouda, se calfeutra dans un mutisme dédaigneux. Ce mutisme l'ennuyant, elle passa de l'emploi de la mégère à celui de nourrice.
COCTEAU, Les Enfants terribles, 1929, p. 63.
Rem. On rencontre ds la docum. le part. passé adjectivé calfeutré, ée. [Période] au cours de laquelle on a été l'objet de précautions excessives. Par opposition avec mon petit passé calfeutré, je vivais ici complètement dehors, dans les chemins, sur les portes, dans les rues (LOTI, Le Roman d'un enfant, 1890, p. 199).
Prononc. et Orth. :[], (je) calfeutre []. DUB. transcrit la 2e syll. avec [œ] ouvert. Pour [ø:] fermé long dans la forme conjuguée, cf. FOUCHÉ Prononc. 1959, p. 55. Pour [ø] à l'inf., cf. KAMM. 1964, p. 133. Ds Ac. 1694 sous les formes : calfeutrer ou calfater. Ds Ac. 1718-1932 sous la forme calfeutrer seule. Étymol. et Hist. 1. 1382-84 mar. calefestrer « calfater » (Le Compte du Clos des Galées de Rouen, éd. C. Bréard, p. 100) — 1694, Ac. : calfeutrer; 2. 1478 galefeustrer « boucher les fentes d'une ouverture » (Comptes de l'Hôtel des rois de France aux XIVe et XVe s., éd. L.-C. Douët d'Arcq, p. 357); 1540 calfeutrer (NICOLAS HERBERAY DES ESSARS, Le Premier Livre de Amadis de Gaule, éd. H. Vaganay, p. 20); 1875 part. prés. adjectivé calfeutrant (BOTTIN, Annuaire du Commerce, p. 1322 ds DARM., p. 65 : plinthes calfeutrantes); 3. av. 1721 pronom. « se tenir dans une pièce calfeutrée, s'enfermer » (P. D. Huet ds Trév. Suppl. 1752 s.v.). Altération de calfater avec développement d'un -r- épenthétique par croisement sém. avec feutre, le feutre ayant servi de bourre. Fréq. abs. littér. :58.
DÉR. Calfeutrage, calfeutrement, subst. masc. Action de calfeutrer; résultat de cette action. Travaux de raccord et de calfeutrement (E. ROBINOT, Vérification, métré et pratique des travaux du bâtiment, 1928, p. 39). []; Ds Ac. 1694-1932. [-]. 1res attest. calfeutrage a) 1575 mar. calfeutage « ce qui sert à calfater » (A. THEVET, La Cosmographie Universelle, XXIII, 2 ds HUG.), forme isolée, b) 1718 « action de calfeutrer, résultat de cette action » (Ac.); calfeutrement a) 1575 mar. « ce qui sert à calfater » (A. THEVET, op. cit., XII, 2 ds HUG.), attest. isolée, b) 1875 maçonn. « action de calfeutrer » (CHABAT t. 1); de calfeutrer, suff. -age, -ment1. Fréq. abs. littér. Calfeutrage : 3.
BBG. — DUCH. 1967, § 35.6. — STAAF (E.). Qq. rem. sur le passage d'eu atome à u en fr. In : [Mél. Wahlund (C.)]. Mâcon, 1896, p. 248. — VIDOS 1939, p. 23, 263, 266.

calfeutrer [kalføtʀe] v. tr.
ÉTYM. 1540; galefeustrer, 1478; calefestrer, 1382; altér. de calfater, d'après feutre.
1 Rendre étanche (une ouverture mobile) en bouchant les interstices avec une lisière, un bourrelet, pour empêcher l'air de pénétrer, éviter une déperdition de chaleur. || Calfeutrer une fenêtre avec de l'étoupe, du papier. || Calfeutrer une porte, un châssis, une trappe.
Par métaphore :
1 (…) pour vivre tranquille il faut vivre seul et calfeutrer toutes ses fenêtres de peur que l'air du monde ne vous arrive.
Flaubert, Correspondance, t. I, p. 156.
2 Fig., rare. Enfermer (qqn).
——————
se calfeutrer v. pron.
ÉTYM. (Av. 1721).
S'enfermer. || Se calfeutrer chez soi. || Il s'est calfeutré dans sa chambre.
2 (…) les paysans les moins cultivés se calfeutrent dans des alcôves (…)
Gide, les Faux-monnayeurs, II, IV, p. 250.
3 Quand il faisait mauvais à Réveillon on se calfeutrait au coin de son feu ou, si l'on craignait d'avoir mal à la tête, on allait faire une course au village ou faire une visite à un château voisin.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 495.
Fig. S'isoler volontairement. Cloîtrer (se), confiner (se).
DÉR. Calfeutrage ou calfeutrement.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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